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50 : l’heure du bilan !

Maintenant que le temps nous a emmenés plus ou moins délicatement vers nos 50 ans – car n’oublions pas qu’être toujours vivant mérite aussi une bonne dose de gratitude – et que ces réflexions ont réveillé en nous notre instinct de battant, en avant pour cette seconde vie qui nous attend, bien déterminé à en faire quelque chose d’agréable. Retenez que l’estime de soi et la confiance en soi restent les piliers incontournables à chaque étape de la vie, mais certainement encore plus aujourd’hui. C’est pour cela que ces notions reviennent systématiquement dans chacune de mes réflexions, non pas pour faire redondance, mais plutôt résonance. Il faut que cela résonne en vous et provoque un éveil radical vous libérant de vos complexes, peurs et angoisses, car l’heure est au bilan, à l’audace !

Je m’aime, je t’aime, nous nous aimons

Depuis Adam et Eve, l’homme et la femme ont été créés pour s’aimer. Je pense que viscéralement rien n’a changé depuis. Je ne vous dirai pas la messe, promis, mais je pense que nous sommes des êtres remplis d’amour qui ne peuvent s’épanouir pleinement qu’en aimant et en étant aimés. Néanmoins, l’adage « Pour aimer les autres, il faut s’aimer soi-même » reste une réalité. De toute façon, une personne mal dans sa peau ne s’aimera pas et n’aura donc aucune envie d’aller vers l’autre. Envahie de complexes et d’un mal-être permanent, elle ne pourra aimer et être aimée pleinement sans devoir extraire un jour ce vilain gravier dans la chaussure qui l’empêche d’avancer. 

Si la société occidentale prône l’individualisme à outrance, voire l’égocentrisme et « après moi la fin du monde », force est de reconnaître qu’un peu d’amour de soi peut grandement nous faciliter la vie et l’ouverture vers l’autre. Il faut donc en effet s’aimer, au moins un peu, pour mieux aimer les autres. Si pour certains ce réflexe est naturel, pour d’autres il en va tout autrement. Cette émotion peut même leur provoquer d’insupportables nœuds dans l’estomac dès lors qu’ils doivent faire face à une situation qui les met en avant : prise de parole en public, rédaction d’un profil social et tout simplement participation à des échanges avec des inconnus.

Jeune, l’estime de soi accélère l’apprentissage, les relations dans la cour de récréation et dessine déjà notre rapport avec le monde. En grandissant, cet atout devient une force pour nous faire entendre, nous faire respecter et entreprendre. En vieillissant, ce dispositif défensif continue de nous protéger contre les prédateurs qui rôdent autour de nous et nous ouvre plus largement vers les autres, nous rendant plus créatifs, audacieux et charismatiques. Il peut prendre l’apparence d’un vent qui nous pousse en avant, économise notre énergie, notre temps et nous évite de faire face au pire des contre-courants : nous-même ! Aviez-vous déjà remarqué que tant qu’on n’a pas atteint notre taille définitive, on aura tendance à dire de nous qu’on grandit et que dès que cette barre est franchie, étrangement, on ne grandit plus, on vieillit…

Porté par cet élan qui bouillonne en nous, un océan d’opportunités est à notre portée, pour peu que l’on soit pourvu également de quelques compétences sérieuses, originales ou uniques. L’amour nous fait pousser des ailes et à deux, le vent dans le dos, les obstacles de la vie deviennent miraculeusement plus faciles à relever. L’amour de soi nous mène vers l’amour de l’autre, puis l’amour de l’autre vers nous : la boucle est bouclée !

Et le monde du travail, nous aime-t-il encore un peu, beaucoup ou plus du tout ?

Mes premiers mois de Quinquas ne changent visiblement pas mon Moi, ni mon Surmoi freudien, l’un restant droit comme un i le poing levé, l’autre bataillant inlassablement entre pulsions et frustrations, une guerre sans merci qui régirait paraît-il inconsciemment nos émotions. Mes 50 bougies étant à peine parties en fumée, je m’aventure sur les plateformes d’emplois histoire d’évaluer combien je vaux et si je peux me remettre en selle aujourd’hui avec mes cheveux poivre et sel. J’observe beaucoup d’annonces en faveur d’alternances, en tous les cas dans mon activité de communiquant. C’est génial pour les jeunes, vraiment, mais plus pour moi. Une liste assez exhaustive de compétences et de responsabilités sont, je trouve, très exigeantes au regard des maigres salaires proposés. Ces annonces s’annoncent mal !

Partant de ce constat plus que préoccupant, je m’interroge sur l’image des Quinquas dans l’entreprise d’aujourd’hui ? À priori, notre âge peut représenter des risques auprès d’un employeur face auquel, selon les cas, nous pouvons présenter un parcours plus riche et varié que le sien. Plus difficile peut-être sera la tâche de nous « rentrer dans le moule » sans que ça coince dans les entournures ou de nous reformater à la sauce interne. 

Heureusement, la plupart des dirigeants se concentrent sur notre capital expérience et en font une force plutôt qu’une faiblesse. Avec les années, nous avons cumulé les situations, bonnes et mauvaises, euphoriques ou stressantes. Nous avons, je pense, la capacité de mieux gérer nos émotions et celles qui nous entourent. Pour celles et ceux d’entre nous qui parviennent à rester connectés sans relâche avec notre spécialité en termes d’informations, de formations et de passion, nous savons également marier la sagesse et l’audace, la tradition et l’innovation, faire du neuf avec du vieux ou pondre un neuf (permettez-moi l’expression) aussi original que durable. Quant à l’esprit d’équipe, notre capacité à rentrer dans un mode de travail collectif avec des subordonnés et une hiérarchie, cela ne nous effraie pas, ne nous frustre pas et ne nous chamboule pas non plus. Nous avons pour la plupart d’entre nous déjà connu cela, sauf qu’aujourd’hui, certains ont déjà occupé des fonctions pouvant aller de la manutention à des postes hautement décisionnaires. Eh oui, on a bourlingué et on a gravi des échelons un par un ! En cela, nous avons il me semble une certaine facilité et légitimité pour bien appréhender l’écosystème d’une entreprise, pouvant dans l’élan former les plus jeunes tout en continuant d’apprendre auprès d’eux et quel que soit leur âge, car le talent n’attend pas le nombre des années, on le sait.

50 balais pour quoi faire ? Balayer devant notre porte par exemple

Aujourd’hui, on a plus le temps de se mêler des affaires des autres, encore moins si elles sont vouées à nous tirer vers le bas, risquant en plus de réveiller en nous des ressentiments endormis ou des souvenirs douloureux. À 50 ans, plus que jamais, on doit filtrer plus finement nos relations de façon à privilégier celles qui peuvent nous recharger en énergie au détriment de celles qui peuvent nous en enlever. Certes, nous serons toujours là pour nos amis, dans les bons et pires moments, mais pour ce qui est des relations régulières, il me semble plus judicieux de respecter cette vision protectrice, un tantinet égoïste certes, mais tellement plus salvatrice pour nous. Gardons néanmoins notre empathie, si on a cette nature en nous, nos portes ouvertes, ainsi que nos pavillons droit et gauche pour leur venir en aide au besoin, sachant que dans la plupart du temps, l’oreille et un peu de compassion suffisent.

Balayer devant sa porte, c’est aussi perdre l’habitude de juger les autres, pour autant que ce fut le cas auparavant. Juger, critiquer ou colporter des ragots sont des réflexes à proscrire, car ils nous remplissent d’ondes négatives, ne font pas avancer le Schmilblick et vident notre réservoir énergétique bêtement, nous qui en avons particulièrement besoin. Voici une réplique culte d’Achille Talon pour illustrer la vie des autres qui n’a aucun impact ni lien avec la mienne : « Je m’en brosse le nombril avec le pinceau de l’indifférence ». Voilà, c’est dit et c’est bien mieux qu’un jugement facile, dans le dos et malveillant.

Enfin, balayer devant sa porte traduit aussi l’aptitude à se concentrer sur nos propres erreurs, ne pouvant nous inciter qu’à nous améliorer. Cette vision des choses est portée par la clairvoyance de l’âge et notre capacité à nous autoévaluer de façon plus honnête. C’est ainsi qu’on allège notre quotidien de pensées toxiques et d’événements qui ne nous concernent pas ou plus.

Réflexion n°5 : être à la hauteur de ce que l’on inspire

50 ans, l’âge d’une aura sage et reconnue

Elle est invisible et saute pourtant aux yeux. Elle s’installe sans jamais avoir besoin de s’imposer. Elle nous entoure, nous caractérise et nous pare d’un écran de fumée qui nous fait briller. On l’appelle l’aura ou le charisme (du 50 ans d’âge ?), une cape subliminale qui fait déjà parler de nous sans même que l’on ait prononcé un mot. Elle peut dégager du charme, de la confiance en soi, de la sagesse ou encore de la curiosité car elle est presque toujours parfumée de mystères. 

Cette aura nous donne par chance une certaine crédibilité qui jaillit d’un vécu flagrant qui peut se porter comme un fardeau fulgurant ou un cadeau apaisant, tout dépend de ce vécu et de notre capacité à l’avoir digéré ou savouré. Fleur au fusil, conscient de cette arme subtile et puissante, on dégaine notre personnalité en gardant nos mains dans les poches et obtenons presque immédiatement ce que nous inspirons, un bouquet d’attentions : l’écoute, la curiosité et le respect. 

Nous n’avons pourtant encore rien d’un vieux sage, mais en prenant son temps, le temps dessine sur notre visage toute une armada d’indices qui nous rendent assurément plus crédibles et dignes de confiance, c’est sûr ! À l’opposé, toutes ces années peuvent jouer contre nous si nous avons multiplié des drames et que nous n’avons pas eu la force de faire face. À la cinquantaine, notre passé nous a irrémédiablement marqués, en bien ou en mal…

Si l’on a toujours eu confiance en nous, avec un esprit toujours harmonieusement aligné avec notre corps et quand notre cœur et notre raison se sont toujours battus pour la même cause, alors nous sommes devenus en toute logique des êtres indestructibles. Ce qui peut détourner cette aura de ce scénario idéal, ce sont nos émotions qui savent nous piquer et nous affaiblir précisément là où ça fait mal. Soyons encore prudents, car une dose d’empathie non contrôlée peut nous terrasser à tout moment, même après tout ce que l’on a traversé. Dès lors, touchée, coulée, notre armure se fragilise, se fissure et se remettra à libérer des ondes négatives. On passera alors du Quinqua sûr de lui et envoûtant à un individu insaisissable et meurtri par le temps : moins réjouissant tout ça !

Fort heureusement, le temps a joué en notre faveur et nous a pourvus d’un caractère de battant et plus philosophe : on se connait mieux, donc on est censés mieux gérer nos émotions. On n’accueille plus tout de front ni au premier degré, mais avec du recul, de l’analyse et de la retenue. Nous transformons nos anciennes pulsions en réflexions, nos ressentiments en pardons et nos erreurs en leçons. Tout notre être subit une mise à jour profonde, entérinant celui qu’on était pour en faire naître un nouveau, à moins que ce ne soit une renaissance dans une version améliorée et débuguée. Ce qui est sûr, c’est que l’on ne pense plus pareil, on n’agit plus pareil et on ne transmet pas non plus les mêmes ondes, toujours cette même histoire d’électricité universelle qui existe à travers la Loi de l’attraction…

Dans la peau d’une vieille peau !

Elle ne nous épargne rien, nous fripe, nous ride, nous ramollit au point que parfois on lui ferait bien la peau. Il faut à la fois accepter les sévices du temps tout en les repoussant le plus loin possible. C’est alors qu’on va continuer pour certains, s’y mettre pour d’autres, à prendre soin de nous et là, rien ne doit nous échapper : style vestimentaire, soins du visage, coiffure, silhouette et encore et toujours notre état d’esprit jeune et dynamique, ainsi que notre âme d’enfant, nos deux précieux boucliers pour livrer une guerre impitoyable contre ce foutu sablier qui n’en finit pas de s’écouler. 

Si ce combat déloyal est la certitude d’une mort annoncée, autant ne pas baisser les armes et lui suggérer une date de péremption la plus tardive possible, tant qu’on en a la force et la niaque. Cette échéance viendra bien assez vite et naturellement, si tant est qu’un accident ne la précède pas, car en la matière, il n’y a ni règle ni avertissement. Les avertissements peuvent en revanche venir de notre médecin, de notre dentiste ou de notre ophtalmo et gare à celles et ceux qui optent pour l’indifférence face à ces problèmes qui deviennent vitaux. L’alimentation, le sommeil, l’activité physique et mentale, ainsi que notre stabilité émotionnelle doivent devenir nos préoccupations principales, sachant que ce mécanisme admirablement bien huilé repose sur un principe systémique. 

Si l’on fait de l’activité physique, on accumulera une fatigue musculaire saine et on dormira logiquement mieux et plus profondément. Si l’on s’alimente de façon équilibrée et modérée, nous dormirons mieux, nous accumulerons plus d’énergie sous le capot et nous pourrons nous concentrer plus efficacement à des tâches intellectuelles. La sérénité d’un couple, l’harmonie familiale et la communication avec nos proches viendront nous alléger et rendre notre quotidien plus doux, plus rassurant, plus fort. 

Cette cascade d’émotions et d’événements influe considérablement sur notre bien-être général, pouvant faire de nous des personnes avenantes, souriantes et agréables. C’est à cette condition seulement que les autres viendront à nous plus spontanément. Nous resterons alors connectés socialement, entourés en toute logique par des gens possédant la même mentalité que nous, les mêmes principes de vie et les mêmes valeurs, car oui, qui se ressemble s’assemble. Laissons les opposés qui s’attirent aux plus jeunes pour qu’ils se fassent les dents avant de comprendre…

50 : finis les jeux de rôle, place aux jeux drôles !

Être soi sans filtre, quel soulagement, quelle libération. Pour parvenir à cette quête, il faut si possible ne pas s’imposer de poinçonner un ticket de vie dans un train-train quotidien qui ne s’arrête qu’aux mêmes gares pour n’arriver qu’aux mêmes endroits. Voyagez en dehors des sentiers battus, expérimentez ce qui vous plait, osez des échappées hors de votre zone de confort, voilà mon conseil. 

Si vous ne l’avez jamais fait, offrez-vous ce plaisir divin qui peut se vivre juste autour de chez vous, là où des lieux naturels ou culturels vous tendent les bras. Là aussi où des personnes passionnantes qui vous ressemblent, ou peuvent vous émouvoir, n’attendent que votre visite. Là où vous donnerez la parole à celle ou celui qui est depuis bien trop longtemps bâillonné et enfoui au fond de vous avec interdiction de parler. Finis les jeux de rôle. Prenez les chemins de traverse, libérez-vous de vos chaînes et levez les yeux au ciel. Soyez-vous même et basta le superficiel !

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