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Quinq’ados, ces Quinquas qui se croient encore Ados et font la fête !

Selon le concept théorisé par Serge Guérin, les Quinc’ados ont entre 4 5 et 60 ans. Ils parviennent à vivre sereinement leur maturité sans pour autant abandonner leur esprit d’ado et j’avoue fièrement en faire partie. On se caractérise par notre « haut niveau d’épanouissement personnel » selon Ipsos et on est perçus comme de nouveaux modèles aux yeux des autres générations. 

Ce dynamisme, allié à une sérénité inspirante, contribue à nous maintenir actifs, aventuriers, créatifs et pétillants. Pour beaucoup d’entre-nous, le cap de l’acceptation de soi est franchi (enfin) et peu de choses nous effraient ! On peut, si on le souhaite, faire table rase du passé : changer de travail, nous reconvertir, nous mettre à notre compte, changer de compagnon ou de compagne, reprendre les études ou une formation, comme si toute la vie nous appartenait encore et se répétait. Je pense d’ailleurs que si l’on pensait autrement, nous n’aurions qu’à moitié tort 😉

N’en jetez plus la coupe est pleine. À 50, tout est décidément du domaine du possible parce que justement, on regorge de confiance en nous et d’énergie. C’est notre secret. Par ailleurs, l’envie de découvrir, d’apprendre et de plaire ne s’essouffle pas, bien au contraire. On a secrètement quelques peurs, doutes et interrogations (sécurité de l’emploi, retraite, bilan santé, vie sentimentale, l’avenir de nos enfants, etc.), mais l’on sait gérer nos émotions et faire face. Du coup, on a encore envie de faire les cons, de s’amuser, de délirer, de sortir et de croquer la vie à pleines dents. Si l’on déconne parfois comme on le faisait à quinze ans, on rira alors de passer pour des extraterrestres auprès de nos propres enfants. 

D’un autre côté, nous pouvons facilement blâmer ce retour à l’adolescence et ces coups de folie, car il est par exemple difficile d’écouter la radio sans tomber sur un tube des années 80 qui va automatiquement nous faire chanter par cœur, haut et fort, chaque refrain (et souvent tous les autres couplets). On prendra soin, pourquoi pas, d’y ajouter une petite chorégraphie improvisée, parce que nous les Quinquas, on est comme ça. Et si ce n’est ni un tube des années 80 ni une reprise, ce n’est pas grave. Enfants du disco, de la variété, de la techno et de la dance, du métal, du rock et du hard-rock, on s’adapte et on consomme comme des D’jeunes, à Gogo et sans compter.

Dans un autre domaine, la mode étant ce qu’elle est, un éternel recommencement, on peut ressortir nos vieilles fringues en faisant croire qu’on revient d’un après-midi shopping au centre-commercial du coin : Stan Smith, pantalons pattes def, Converses, bandanas, survêtements, bananes, pulls de Noël en laine et autres perles d’avant qui sont aujourd’hui classées comme Vintage ou carrément branchées. Musiques, fringues, mais aussi mobilier, déco, ustensiles d’électroménager, nos meilleures années remontent en surface et sur le devant de la scène, alors pourquoi pas nous ? Toutes ces « vieilleries » d’hier réveillent en nous les Démons de minuit que nous étions et que nous sommes finalement toujours, reconnaissables même en plein jour.

Plus équilibrés et accomplis sur le plan personnel et professionnel, la cinquantaine est clairement pour nous l’âge de la plénitude et encore de l’insouciance. Même s’il est recommandé aux Quinquas de passer de l’Expresso au Déca. Nous restons vifs de corps et d’esprit, le calme en plus…

Les Quinquas, une source d’inspiration impérissable…

Nous avons pour la plupart d’entre nous enfin franchit le cap de l’acceptation de soi, la clé de tout. Pendant que se déroule notre Quinq’adomorphose, déjà en marche depuis nos quarante-cinq ans paraît-il, nous prenons d’année en année de l’assurance. Mieux dans notre corps, tout aussi actifs qu’avant, peut-être plus sexys en tous les cas plus charmants, les 50 vivent à s’y méprendre leur âge d’or. Imprégnés par cette image et cette réputation de coachs, de tuteurs et de mentors bien malgré nous, nous avons une apparente accréditation pour assumer des rôles de transmission, aussi bien sur le plan du savoir, que sur celui de l’exemplarité ou de l’engagement pour une cause associative ou politique, alors que naturellement, nous sommes loin d’être parfaits, mais c’est ainsi. On sait bien mieux gérer notre quotidien, c’est un fait. On prend soin de notre santé, on gère notre vie de couple ou celle d’une équipe au bureau sans trop de problèmes. On se révèle être des êtres visiblement doués pour manager les autres qui nous écoutent avec attention et intérêt. Confiant en nous, on inspire la confiance des autres, attirant les confidences, les appels de détresse et les sollicitations, notamment pour mieux saisir le sens de la vie qui peut échapper ponctuellement aux plus jeunes, être soutenu dans les périodes difficiles et reboosté moralement.

Les Quinquas sont parfois mélangés au milieu d’une vaste tranche d’âges pouvant s’étendre de quarante-cinq à soixante ans. Au summum de notre vie, selon beaucoup de personnes, et bien que nostalgiques parfois, nous nous sentons à l’aise dans nos baskets, en Kitesurf, trottinette ou en skate, en tous les cas, c’est le reflet que l’on donne. Épicuriens et hédonistes revendiqués et militants, nous avons comme meilleure alliée aujourd’hui notre paix intérieure, pour celles et ceux qui ont déjà enterré les chaos de la quarantaine. Cette paix facilite notre rapport avec les membres de notre famille, nos collègues et le reste du monde. Ce sentiment de deuxième jeunesse que l’on éprouve à 50 ans n’est pas que psychologique, mais aussi physique.

Notre optimisme exacerbé est la synthèse d’une maturité relativement épanouie, d’un enthousiasme croissant pour la culture et l’art, une curiosité grandissante pour de nombreux sujets et une soif de bonheur et de folie débordante. L’envie de nous amuser, de plaire et de nous faire plaisir font également partie de notre seconde vie. De flambant neufs, nous passons à flambant vieux, portés par une plus forte personnalité et un sens du relationnel plus aiguisé. C’est peut-être la somme de tous ces phénomènes qui font de nous des sources d’inspiration inépuisables au regard des autres générations…

Réflexion n°7 : Un second souffle

Les survivants de la « Génération sacrifiée »

Notre connaissance de la moyenne d’une génération est un fait notoire. Nous savons qu’elle équivaut à environ vingt-cinq ans, de la naissance d’un parent à la naissance d’un enfant, bien que le nombre d’années varie selon le cas. Bien plus qu’une affaire de dates, la notion de génération se définit aussi par des faits marquants de toute une époque. C’est ainsi que l’on peut se retrouver dans la Génération Grand Bleu, Mitterrand, Obama, spontanée, montante, sacrifiée ou encore la Génération Mangas, pilule du lendemain, Matrix, Internet, techno, Snapchat, Sida, désenchantée, Loft story, Coca-Cola, Covid et tant d’autres. L’âge n’est donc pas le seul filtre pour résumer le passage d’une génération à une autre, réduite maladroitement dans les consciences à la règle des vingt-cinq ans.

Étant né en 1970, j’appartiens à la Génération X, celle coincée entre les Baby-boomers et les Milléniums (à partir de 1980). Mais en réalité, il s’agit d’une génération de transition, qui a encore le cul entre deux chaises, qui est à cheval sans doute parce qu’elle a perdu pied. C’est elle qui est parfois qualifiée aussi de « Génération sacrifiée » ou « désabusée ». Elle concerne le milieu des années soixante et la fin des années soixante-dix. Arrivant en plein marché du travail plombé par les chocs pétroliers, elle est prise en sandwich entre la noirceur de l’or noir, une huile minérale qui commençait à tourner au vinaigre, et la future génération connectée qui se projette déjà au loin. Victime d’un faux-départ, ma génération s’est relevée plus forte une fois adulte, prenant le relais des soixante-huitards pour devenir certainement moins révoltée, mais revancharde. Elle côtoie depuis, et très spontanément, l’univers des Milléniums dans laquelle elle se sent à l’aise et a été bien accueillie. Cela crée un mélange générationnel harmonieux bien que surprenant, fondant délicatement le duo Parents/Enfants.

Bien loin d’être à plaindre, ma Génération a bénéficié en parallèle d’un formidable élan et dynamisme reposant sur la joie de vivre, une réponse insolente mais qui nous a servi à prendre le contre-pied face au contexte économique morose dans lequel nous étions pieds et mains liés. Insouciants ou optimistes brillants, nous nous sommes contentés, en tant qu’enfants et adolescents, d’apprécier des p’tits bonheurs culturels comme la musique, le cinéma, la mode et les programmes TV que nous savions consommer néanmoins avec modération, attirés constamment par les jeux de groupes en extérieur.

Cette révolution culturelle, notre refuge et notre source d’inspiration, a contribué à faire de nous des êtres ouverts à la créativité et aux multiples tendances artistiques. À l’époque, la culture, le secteur automobile, la mode et l’architecture savaient vraiment faire preuve d’audace et de folie. Aujourd’hui, héritiers de ce bouillonnement artistique, nous savons également nous passionner pour les nouveautés et les progrès technologiques. Du Jazz à la Pop en passant par le Rock (qui nous a formatés), le rn’b, les blogs, Instagram, Facebook, les anti-rides, la chirurgie esthétique, les tatouages, les expériences insolites – quand tout cela ne se finit pas dans le dressing de notre fils ou de notre fille pour dénicher un vêtement sympa à mettre pour le soir – nous expérimentons absolument tout. Notre esprit souple est parfaitement compatible avec les générations qui nous entourent. C’est peut-être pour cela que nous représentons désormais un modèle inspirant…

Les Quinquas d’aujourd’hui sont contre-nature !

En effet, en théorie, après 50 ans, tout un ensemble de phénomènes physiques commence lentement à s’écrouler comme un château de cartes, car notre métabolisme ralentit, c’est purement physiologique. Notre capacité à rebondir nous permet heureusement de lutter contre la nature ainsi faite et contre un déclin annoncé en répondant par la continuité ou la reprise d’activités physiques et intellectuelles. Si le sport nous apporte l’énergie et la force, il contribue également à nous aider à conserver un corps tonique. On échappe ainsi aux kilos superflus tout en ayant appris à mieux gérer notre alimentation. Certes, certains ne peuvent pas forcément prendre leur santé en main comme ils le voudraient, malheureusement plombés par une maladie ou une hérédité qui surpasse leur motivation, mais force est de constater que les Quinquas d’aujourd’hui ne sont plus les Quinquas d’hier. Si on a trente-cinq ans dans notre tête, certains parviendraient presque à les faire physiquement et ça, c’est plutôt incroyable comme constat ! Porté par un corps qui refuse de vieillir au prix d’un entretien hebdomadaire régulier, (cela ne s’acquiert pas par l’opération du Saint-Esprit), nous entretenons en même temps notre cerveau et notre vie sociale. On reste connecté à l’information, on échange avec tout le monde et le Monde et on a bien souvent une passion qui nous ouvre sur de nouvelles relations. 

Alors oui, nous sommes contre-nature par rapport à nos parents et leurs parents, mais à leur décharge, il faut bien avouer que nous avons en notre faveur quelques avantages dont ils n’ont pas pu bénéficier, notamment l’accès à l’univers du bien-être et une facilité d’immersion plus aisée dans la jeunesse actuelle. 

Le monde du XXIe siècle a connu également ces dernières années de multiples réveils de conscience : l’environnement, l’écologie, l’agriculture intensive et son opposée, la raisonnée, les tendances bien-être, les échappées insolites et de nouveaux outils de communication aussi puissants et efficaces que nuisibles, selon l’usage que l’on en fait. Le Wellness et le Well Aging résument à eux-seuls une bonne partie de cette révolution contre-nature que nous menons tambour battant et corps et âme.

Réflexion n°8 : restons synchros !

« Bah, rester jeune, c’est dans la tête que ça se passe ! »

Petite parenthèse sur cette réplique incontournable que nous ressortons comme un réflexe, un merci ou un pardon, mais est-ce vrai pour autant à 100% ? Notre corps aussi use de son droit d’expression. Quand la tête nous dit chaque jour de nous resservir à table par péché de gourmandise, le corps lui n’est pas d’accord et nous le fera vite savoir : ballonnements, fatigue, prise de poids, diabète, cholestérol, etc. 

Si la tête est notre tour de contrôle, on oublie trop souvent que toute la machinerie a elle aussi son mot à dire. Pour prendre l’exemple de la gourmandise qui nous pousse à manger bien plus que ce dont on a besoin – mais c’est valable pour n’importe quel excès évidemment – le corps sait parfaitement répondre à la tête dans un tête-à-tête qui peut tourner vite au corps-à-corps. Quand parlera-t-on de tête-à-corps sans désaccord ni tête-à-queue ?

Aussi, un corps respecté, équilibré et tonique saura devenir une source de motivation pour nous et un allié précieux. Muscler son corps est aussi important que de muscler son cerveau pour l’harmonie du corps et de l’esprit. Donc il ne suffit pas d’être jeune dans sa tête, d’être branché, de s’habiller comme un Quinq’ado, d’écouter du rn’b et d’être un parent cool pour s’afficher comme un jeune Bobo. Si vous ne considérez pas votre corps comme une prolongation de votre esprit, alors il finira par être incohérent avec l’image que vous voulez donner de vous et il y aura conflit intérieur, encore et en corps… Rester jeune, ça se passe dans la tête, oui, mais aussi dans les jambes, dans les bras, dans le dos, les abdos, le ventre, le cœur et tous les autres boyaux. 

Cela doit faire naître en vous, mais je ne doute pas une seconde que vous en avez intimement conscience, que nous sommes le résultat d’un assemblage complexe, mécanique et psychique, qui est loin d’être aussi féérique et harmonieux qu’on le souhaiterait. 

Combien de fois on aimerait que notre corps se plie à nos quatre volontés ? Combien de fois se rebelle-t-il, ne nous laissant d’autre solution que celle de nous effondrer dans le canapé par exemple malgré toute l’intrigue policière que nous étions en train de regarder ? Contraignez votre corps à vous obéir sans en prendre soin et la sanction arrivera vite. 

Je dirais que rester jeune, c’est l’art de synchroniser son corps et son esprit, son cœur et sa raison tout en conservant son identité afin de rester soi-même et ne pas jouer un rôle. Pour cela, n’attendons pas les années ! Voilà mon approche plus fine et spirituelle pour étayer cette réplique-réflexe un peu trop facile et superficielle. Corps et esprit dans un parfait 50/50, main dans la main comme deux vieux copains, c’est l’expression symbolique de l’équilibre parfait.

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